Aux Etats-Unis, l’aide à l’Ukraine fait les frais d’un accord in extremis au Congrès sur son financement
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Un ravin évité, un répit de quarante-cinq jours arraché, mais une Ukraine symboliquement délaissée. Il y a plusieurs manières d’analyser l’invraisemblable séquence qui a permis in extremis au Congrès américain, samedi 30 septembre, de prévenir un shutdown, soit une paralysie des activités non essentielles du gouvernement fédéral. Le soulagement qui domine parmi la plupart des élus est teinté d’amertume. Rien n’est résolu sur le fond et le psychodrame risque de se reproduire à la mi-novembre.
A l’aube du dernier jour avant l’échéance redoutée et après avoir épuisé toutes les autres options, Kevin McCarthy, le président républicain de la Chambre des représentants, a accepté ce que sa base radicale refusait : un compromis, permettant de joindre les voix républicaines et démocrates. En milieu d’après-midi, par 335 voix contre 91, réunissant ainsi une large majorité bipartisane, la Chambre a adopté et transmis au Sénat un texte assurant le financement de l’Etat fédéral pour quarante-cinq jours de plus. Des fonds supplémentaires (16 milliards de dollars, environ 15,1 milliards d’euros) y étaient alloués pour répondre aux catastrophes naturelles.
En revanche, et c’est là un enseignement glaçant pour Kiev et les capitales européennes, la pression de la base républicaine a conduit à l’abandon pur et simple de toute nouvelle enveloppe d’aide pour l’Ukraine. Après de nouvelles palabres, par 88 voix contre 9, le Sénat a confirmé le compromis dans la soirée.
Neuf jours plus tôt, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait pourtant passé une matinée au Capitole, avec des représentants et des sénateurs des deux bords, pour plaider en faveur d’une intensification de l’aide, en pleine contre-offensive, au nom même des intérêts stratégiques américains. Mais le poids d’une minorité extrémiste et isolationniste au sein du Parti républicain, misant sur une lassitude croissante dans l’opinion publique face à la guerre, a compromis l’union bipartisane exprimée depuis le début du conflit.
« Placer l’Amérique en premier »
Samedi, les républicains ont ainsi offert un cadeau inespéré à Vladimir Poutine, conforté dans ses préjugés sur la vulnérabilité des démocraties libérales. « Si nous abandonnons l’Ukraine, c’est un changement de politique et une décision de transformer Kiev en ville russe et d’inviter la Chine à envahir Taïwan », a résumé sur X (anciennement Twitter) le sénateur démocrate Chris Murphy (Connecticut). Les six semaines à venir détermineront s’il s’agit juste d’un court-circuit ponctuel ou d’un dommage plus profond. Dans l’entourage de M. Zelensky, aucune inquiétude n’a été exprimée en public, au contraire : on reste persuadé d’un soutien bipatisan large.
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