Les Etats-Unis se dirigent vers une paralysie budgétaire quasi inévitable
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Les Etats-Unis fonçaient tête baissée, vendredi 29 septembre, vers une paralysie de l’Etat fédéral, plongeant le pays dans une pagaille logistique et une bataille politique, le président, Joe Biden, et les républicains s’imputant tour à tour la faute.
Sauf accord de dernière minute, désormais quasiment impossible, la première économie du monde devrait dès dimanche fonctionner au ralenti : un million et demi de fonctionnaires seront privés de salaire, le trafic aérien sera perturbé, tandis que les visiteurs des parcs nationaux trouveront porte close.
« Il y a encore une chance » que les Etats-Unis y échappent, voulait cependant croire la directrice du bureau de la gestion du budget de la Maison Blanche, Shalanda Young, vendredi. « Je reste optimiste, car nous avons un jour et demi » pour que les élus démocrates et républicains au Congrès trouvent un accord, a-t-elle déclaré lors du point de presse quotidien de la Maison Blanche.
Aucune des deux chambres du Congrès – ni le Sénat, aux mains des démocrates, ni la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains – n’est pour l’instant parvenue à adopter une loi de finances pour prolonger le budget de l’Etat fédéral, qui expire le 30 septembre, à minuit.
L’aide à l’Ukraine, nœud du blocage
A près d’un an de l’élection présidentielle, les deux camps se rejettent la responsabilité de cette situation, très impopulaire auprès des Américains. Pour le président, le démocrate Joe Biden, nul doute : la balle est dans le camp des républicains de la Chambre des représentants. C’est en effet dans cette chambre que se situe le nœud du blocage : les discussions achoppent sur l’aide à l’Ukraine, qu’une poignée d’élus républicains trumpistes refusent catégoriquement d’attacher à quelconque loi de finances.
Ces lieutenants de Donald Trump, qui disposent d’un pouvoir disproportionné en raison de la très fine majorité des républicains à la Chambre, avaient déjà poussé les Etats-Unis au bord du précipice politico-financier il y a quatre mois sur le dossier du relèvement du plafond de la dette. Ils ont reçu l’ordre de la part de l’ancien président, qui pourrait affronter Joe Biden en 2024, de « paralyser » l’Etat fédéral, à moins d’obtenir gain de cause sur « tous » les dossiers budgétaires en débat.
C’est déjà sous la présidence de Donald Trump que les Etats-Unis avaient traversé leur plus long shutdown, à l’hiver 2018-2019. Selon plusieurs estimations, le PIB des Etats-Unis avait alors été amputé de plus de 3 milliards de dollars.
A moins de quarante heures désormais de l’échéance, le pays se prépare donc à cette nouvelle fermeture des services. Les fonctionnaires ont été notifiés jeudi de l’imminence de cette paralysie. Ils devront en effet attendre la fin du shutdown pour toucher leur salaire. Certains, considérés comme des « travailleurs essentiels », seront toutefois réquisitionnés, les autres auront interdiction d’accéder à leurs dossiers et à leurs messageries électroniques. Les militaires ne seront pas non plus payés.
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La plupart des parcs nationaux américains, comme Yosemite et Yellowstone, fermeront leurs portes. Le trafic aérien devrait également être très perturbé. Et certains bénéficiaires d’aide alimentaire pourraient se les voir temporairement refuser.
Outre le risque pesant sur l’aide à l’Ukraine, un porte-parole du département d’Etat a aussi cité ceux qui concernent les fonds alloués aux « besoins humanitaires mondiaux », à l’aide à la crise migratoire, ou à la lutte « contre les acteurs malveillants, en particulier en Afrique », en avertissant que cela met « en péril la sécurité nationale des Etats-Unis et [fait céder] du terrain à la Chine et à la Russie ».
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