« Si certains aux Etats-Unis peuvent imaginer sacrifier l’Ukraine, les Européens, eux, n’ont pas ce luxe-là. L’Ukraine, désormais, c’est chez eux »
[ad_1]
En langage médiatique, cela s’appelle « une petite musique qui monte ». Et elle monte si bien ces jours-ci qu’elle en devient lancinante. Cette petite musique, si douce aux oreilles du Kremlin, c’est celle de la lassitude à l’égard de la guerre en Ukraine : après dix-neuf mois d’un conflit meurtrier et coûteux, aucune issue ne se dessine, l’appui occidental se fissure…
A quoi bon ? La voilà donc, cette « fatigue d’Ukraine » annoncée prématurément pour l’hiver 2022-2023. Plusieurs facteurs concourent à l’expliquer aujourd’hui. Sur le terrain tant militaire que diplomatique, les Ukrainiens et ceux qui les soutiennent traversent une mauvaise passe.
La contre-offensive lancée en juin, d’abord, est poussive. Rien à voir avec celle de l’automne 2022, qui avait surpris des troupes russes mal préparées. Les soldats ukrainiens sont, eux, vraiment fatigués et manquent d’armes (munitions et artillerie surtout), que les Occidentaux peinent cruellement à leur fournir, ayant vidé leurs réserves. L’hiver à venir s’annonce difficile. Politiquement, la « magie Zelensky » commence à s’émousser. Le verbe du président ukrainien porte moins, voire irrite certains de ses partenaires, las eux aussi de se voir reprocher de ne pas en faire assez.
A cela s’ajoutent les revers diplomatiques enregistrés depuis septembre. Les arguments des Occidentaux n’ont guère progressé auprès des pays du Sud. A Washington, les marchandages entre républicains et démocrates au Congrès se soldent sur le dos de l’Ukraine.
En Europe, l’allié polonais se défile sur fond de campagne électorale où toutes les bassesses sont permises. Un populiste prorusse arrive en tête des élections en Slovaquie (avec près de 23 % des voix). Certes, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, réussit un joli coup en réunissant pour la première fois à Kiev, lundi 2 octobre, ses vingt-sept collègues de l’Union européenne (UE) : un symbole fort. Mais non, insiste la petite musique, il manquait le Hongrois – quelle surprise – et le Polonais qui s’était fait porter pâle, tout en se sentant suffisamment en forme pour participer au congrès de son parti à Katowice. Précision : les deux absents étaient tout de même représentés à Kiev par un adjoint. A Varsovie comme à Budapest, courageux mais pas téméraire, on mesure les risques de la politique de la chaise vide dans l’environnement bruxellois.
Guerre existentielle
Ainsi va la vie en Europe, toujours prompte à l’autoflagellation. Mais cette musique-là ignore une autre partition, moins facile à jouer et surtout moins poussée par les campagnes de désinformation de Moscou : la perspective de l’élargissement de l’UE à l’Ukraine. Incroyablement complexe à réaliser, cette dynamique est devenue inéluctable, quelle que soit l’évolution politique aux Etats-Unis.
Il vous reste 52.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
[ad_2]
Source link