L’administration Biden annonce discrètement qu’elle va financer une section du mur à la frontière avec le Mexique
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« Construire un mur massif sur toute la frontière sud n’est pas une solution politique sérieuse », avait proclamé Joe Biden lors de son accession à la présidence des Etats-Unis. Son administration a pourtant discrètement annoncé jeudi 5 octobre qu’elle comptait ajouter une nouvelle section au mur frontalier avec le Mexique pour tenter de limiter les arrivées de migrants, reprenant à son compte une mesure phare et controversée de l’ancien président Donald Trump.
Alors que Joe Biden avait affirmé le jour de son entrée en fonction, en janvier 2021, que le contribuable ne payerait plus pour la construction d’un mur à la frontière, son gouvernement a annoncé jeudi qu’une vingtaine de lois fédérales, comme des législations sur l’environnement et les espèces protégées, devraient être suspendues pour permettre la construction de cette nouvelle portion.
« Il existe actuellement un besoin aigu et immédiat de construire des barrières physiques et des routes à proximité de la frontière des Etats-Unis afin d’empêcher les entrées illégales », a déclaré le ministre de la sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, dans un avis officiel publié par le registre fédéral des Etats-Unis.
La nouvelle section sera érigée dans la vallée du Rio Grande, secteur qui connaît un « grand nombre d’entrées illégales » à la frontière entre les deux pays, a précisé M. Mayorkas. Plus de 245 000 tentatives d’entrées illégales ont été enregistrées sur une dizaine de mois jusqu’au début d’août, a-t-il affirmé.
Des fonds approuvés sous la présidence de Donald Trump
M. Mayorkas a expliqué que les fonds pour « les barrières physiques supplémentaires » viendraient d’une dotation approuvée par le Congrès dans ce but précis en 2019, quand M. Trump était au pouvoir. L’immigration illégale est un problème politique croissant pour M. Biden, candidat à sa réélection en 2024 et accablé par les républicains, qui l’accusent de laxisme.
L’information a aussitôt été très commentée à droite. Donald Trump, son rival et favori de la droite pour la prochaine élection présidentielle, n’a pas manqué de réagir. L’annonce de l’administration Biden montre que « j’avais raison quand j’ai construit 900 km (…) d’un mur frontalier tout beau, tout neuf », a-t-il écrit sur sa plate-forme Truth Social. « Joe Biden s’excusera-t-il auprès de moi et de l’Amérique pour avoir mis si longtemps à bouger et avoir permis que notre pays soit inondé de 15 millions d’immigrants illégaux, venant de lieux inconnus ? », a-t-il ajouté.
Les commentaires se sont également multipliés chez les élus républicains. « Quand il s’est porté candidat à la présidence, Biden a juré de ne jamais construire “un nouveau centimètre de mur” le long de la frontière sud. Aujourd’hui Biden accélère la construction d’environ 32 kilomètres de nouveau mur. Joe se rend enfin compte que les murs, ça marche », a persiflé Marsha Blackburn, sénatrice du Tennessee, sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Cette annonce a par ailleurs été accueillie avec scepticisme par le Mexique. « Cette autorisation pour la construction du mur est un pas en arrière parce qu’elle ne résout pas le problème, nous devons nous attaquer aux causes » de l’immigration illégale, a réagi le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador.
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