Joe Biden contraint de réagir à la crise migratoire
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Joe Biden a répété, jeudi 5 octobre, qu’il ne croyait toujours pas à l’efficacité d’un mur frontalier avec le Mexique, tant vanté par son prédécesseur, Donald Trump. Dès le début de sa mandature, le président démocrate avait mis un terme à l’utilisation de fonds destinés à l’armée pour le bâtir. Aussi nie-t-il tout revirement sur le sujet. Et pourtant, les apparences jouent en défaveur de Joe Biden, qui a décidé d’utiliser une ligne budgétaire spécifiquement allouée en 2019 par le Congrès pour poursuivre cette entreprise. Il restait près de 200 millions de dollars (188 millions d’euros) à utiliser avant fin 2023. La Maison Blanche prétend ainsi éviter un gâchis, les élus ayant refusé de dédier cet argent à d’autres projets.
Cette annonce était passée inaperçue en juin, mais les détails publiés jeudi, interviennent à un moment de crise migratoire et politique profonde, plaçant l’administration sur la défensive. Cette polémique coïncide aussi de façon fâcheuse avec la visite, jeudi, au Mexique du secrétaire d’Etat, Antony Blinken, accompagné d’une très large délégation de responsables américains. Parmi eux, le secrétaire à la sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, qui a tenu à rappeler : « Depuis le premier jour, la politique de cette administration a été qu’il n’y aurait plus de construction de mur. Cela reste notre politique et nous ne l’avons jamais reniée. »
Le déblocage des fonds permettra pourtant de construire des barrières et des routes dans la vallée du Rio Grande, au Texas, sur une distance d’environ 32 kilomètres, afin de limiter l’afflux massif de migrants sans papiers en provenance du sud du continent. « Il existe actuellement un besoin aigu et immédiat de construire des barrières physiques (…) afin d’empêcher les entrées illégales », dans ces zones, a expliqué Alejandro Mayorkas dans un avis officiel publié par le registre fédéral des Etats-Unis. Pour cela, 26 lois fédérales et des législations sur l’environnement devraient même être suspendues, pour accélérer la mise en œuvre.
Une façon de se mettre à dos à la fois les associations veillant à la préservation des espèces menacées, et l’aile gauche du parti démocrate, soucieuse des droits des migrants. Maxwell Frost, jeune élu de Floride à la Chambre des représentants, s’est dit « profondément déçu », estimant que « construire un mur frontalier équivaut à se cacher la tête dans le sable. » De son côté, Donald Trump a triomphé. « Comme je l’ai souvent dit, deux choses ont fonctionné de façon constante depuis des millénaires, les roues et les murs ! », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. Sous sa présidence, 737 kilomètres de barrières et différentes formes de séparation ont été construits, pour un montant de 16 milliards de dollars. Mais il s’agissait principalement de remplacer des structures déjà existantes. Seuls 75 kilomètres de murs nouveaux ont été érigés. Contrairement aux affirmations répétées de M. Trump, les autorités mexicaines n’ont pas dépensé le moindre dollar dans ces travaux. En outre, de longs segments de la frontière, qui s’étend sur près de 3 200 kilomètres, ne sont pas couverts.
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