Le Tunisien Nizar Trabelsi, acquitté mais toujours pas libéré, otage d’un imbroglio politico-judiciaire
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Jugé et condamné à dix ans de prison en Belgique, livré ensuite aux Etats-Unis où il a été enfermé pendant dix ans avant d’être finalement acquitté et, aujourd’hui, toujours placé à l’isolement dans un centre de rétention pour étrangers en Virginie : le sort du Tunisien Nizar Trabelsi, 53 ans, restera sans doute un cas d’école pour les spécialistes du droit et des politiques antiterroristes.
Selon ses deux avocats belges, Mes Christophe Marchand et Dounia Alamat, la santé physique et mentale de cet ancien sympathisant d’Al-Qaida est inquiétante et ses conditions de détention actuelles sont « abominables ». Longtemps maintenu à l’isolement complet, il reste aujourd’hui placé dans une cellule en sous-sol et sans fenêtre, malgré son acquittement en juillet dernier par un jury fédéral chargé d’examiner son rôle dans un projet d’attentat contre la base militaire américaine de Kleine-Brogel, en Belgique.
Ses contacts avec ses proches font l’objet de restrictions, souligne son avocate américaine, Sabrina Shroff. Souffrant de troubles divers, dont un diabète non soigné, il a commencé, à la mi-septembre, une grève de la faim et de la soif. Transporté dans un hôpital et réhydraté de force, il a ensuite été replacé en cellule.
Depuis son acquittement, les défenseurs de Trabelsi espèrent le faire revenir à Bruxelles, où vivent sa famille et ses enfants. Cela supposerait une demande officielle du ministère belge de la justice. « Pas de commentaire », répond le cabinet concerné, diverses sources confirmant que les autorités belges se retranchent derrière le fait que Trabelsi n’a pas la nationalité du pays et que son mariage a été seulement religieux.
Prisonnier encombrant
Du côté du ministère des affaires étrangères, on précise que l’on agit dans les dossiers judiciaires « uniquement sur la base d’une requête du Service public fédéral justice, par exemple pour transmettre une demande spécifique aux autorités d’un Etat tiers, ce qui se fait par le canal diplomatique ». En clair, cette demande n’a pas été formulée.
La crainte de Trabesli est désormais d’être expulsé vers la Tunisie, où il risque une peine de vingt années de détention. Un tribunal militaire de Tunis l’a condamné en 2005 pour appartenance à une organisation terroriste. « Une condamnation exclusivement fondée sur des “aveux” obtenus en violation de l’interdiction de la torture, des traitements inhumains et dégradants », affirme Me Alamat. La Belgique avait, en tout cas, refusé l’extradition que lui réclamait la Tunisie parce que la peine avait été décidée par un tribunal d’exception. Lors de sa remise aux Etats-Unis, Trabelsi aurait aussi obtenu des autorités belges la garantie qu’il ne serait pas transféré vers son pays d’origine.
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