Nouvelle constitution au Burkina : une rupture avec le modèle français, annonce le Premier ministre Tambela:
Ouagadougou, 02 janv. 2024 (AIB) – Lors d’une visite à Niamey, Niger, le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a déclaré que le Burkina Faso prépare une nouvelle constitution qui se détachera complètement du modèle français, une première pour le pays.
Le Premier ministre burkinabè a rappelé l’histoire constitutionnelle du pays, mentionnant que la première Constitution, rédigée en 1959 à Paris par l’ancien Premier ministre français Michel Débré, avait été imposée au président Maurice Yaméogo. Il a également souligné que la Constitution de la 4e République, adoptée sous la présidence de Blaise Compaoré en 1991, avait été finalisée par le professeur français Edmond Jouve. Selon lui, ces constitutions n’ont pas répondu aux besoins du peuple burkinabè.
« Nous envisageons actuellement de rédiger une constitution entièrement indépendante du format français hérité », a-t-il annoncé.
Cette déclaration a été faite lors d’une conférence de presse avec les Premiers ministres des Etats de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), clôturant leurs réunions.
Dr Apollinaire Joachimson Kyelem de Tamb
ela a précisé que le Burkina Faso engage de larges consultations populaires pour déterminer le type de régime politique souhaité par les citoyens. « C’est au peuple de définir la manière dont il souhaite être gouverné », a-t-il insisté.
Il a critiqué la tendance à reproduire les modèles constitutionnels français en Afrique francophone, soulignant que chaque pays devrait adapter la démocratie à son propre contexte. « Si notre peuple choisit d’être gouverné par un militaire, pourquoi devrions-nous nous y opposer ? », s’est-il interrogé, remettant en question les standards démocratiques imposés.
Le Premier ministre burkinabè était accompagné par les Premiers ministres du Mali, Choguel Kokalla Maiga, et du Niger, Ali Lamine Zeine, lors de cette déclaration.