Donald Trump qualifie son procès civil pour fraude à New York de « simulacre » et attaque la procureure générale
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Le procès civil de Donald Trump et de deux de ses enfants, accusés d’avoir gonflé de manière colossale leurs actifs immobiliers pendant des années, s’est ouvert lundi 2 octobre à New York, en prélude d’un marathon judiciaire pour le favori des républicains à la présidentielle de 2024. A son arrivée, il a qualifié le procès de « simulacre » et a attaqué la procureure générale, Letitia James, plaignante dans cette affaire.
« Nous avons une procureure générale raciste qui est un spectacle d’horreur (…). C’est une arnaque », a déclaré l’ancien président des Etats-Unis juste avant de pénétrer dans la Cour suprême de l’Etat de New York, où il est cité comme témoin.
La procureure générale a promis que « la justice allait prévaloir » dans cette affaire et a accusé le milliardaire républicain de « fraudes répétées » et d’avoir « triché ». « Quel que soit votre pouvoir, quel que soit l’argent que vous pensez détenir, personne n’est au-dessus de la loi », a souligné la plus haute magistrate de l’Etat de New York – poste équivalent à une ministre locale de la justice – à l’adresse du milliardaire républicain.
« Fraudes répétées »
Donald Trump ne peut pas être condamné à de la prison dans cette affaire, mais le procès va offrir un avant-goût des échéances judiciaires susceptibles de perturber sa campagne pour l’investiture républicaine.
Inculpé au pénal dans quatre dossiers différents, qui n’ont pour l’instant pas entamé sa popularité auprès de la base républicaine, Donald Trump doit notamment comparaître à partir du 4 mars devant un tribunal fédéral de Washington. Il est accusé d’avoir tenté d’inverser le résultat de la présidentielle de 2020 remportée par Joe Biden.
Il aura ensuite rendez-vous avec la justice de l’Etat de New York pour des fraudes comptables, puis en Floride pour sa gestion négligente de documents confidentiels après son départ de la présidence.
Le procès qui s’est ouvert lundi a pris un tour particulier la semaine dernière lorsque le juge Arthur Engoron, qui le préside, a estimé que des « fraudes répétées » étaient établies et que le parquet général de l’Etat de New York avait d’ores et déjà démontré que Donald Trump et l’état-major de son groupe avaient « surévalué » leurs actifs entre 812 millions et 2,2 milliards de dollars de 2014 à 2021.
Une amende de 250 millions de dollars
En conséquence, M. Engoron a ordonné le retrait des licences commerciales pour l’Etat de New York à Donald Trump et à deux de ses enfants, Eric Trump et Donald Trump Jr, vice-présidents exécutifs de la Trump Organization, ainsi que la confiscation des sociétés visées par la plainte, pour qu’elles soient confiées à des liquidateurs.
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Si elles étaient appliquées, ces sanctions porteraient « un coup majeur à la capacité de Donald Trump de faire des affaires dans l’Etat de New York », estime Will Thomas, professeur en droit des affaires à l’université du Michigan.
Donald Trump, qui a fait fortune dans l’immobilier et les casinos dans les années 80 et avait promis de diriger les Etats-Unis comme ses entreprises, perdrait alors le contrôle sur plusieurs étendards de son groupe, comme la Trump Tower sur la 5e Avenue, à Manhattan. Ces propriétés sont au cœur des accusations de la procureure Letitia James : la surface du triplex de l’homme d’affaires dans la Trump Tower aurait été triplée et l’immeuble du 40 Wall Street surévalué de 200 millions à 300 millions de dollars dans des déclarations financières.
La luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride, et plusieurs golfs de la Trump Organization apparaissent également dans le dossier. La procureure réclame aussi que soient reconnues d’autres violations de lois financières et une amende de 250 millions de dollars.
Des dizaines de témoins attendus
Donald Trump a toujours balayé les accusations et multiplie les attaques contre la procureure James, une élue démocrate afro-américaine qu’il a traitée de « raciste », et le juge Engoron, qu’il qualifie de « dérangé ». Sur son réseau Truth Social, il a fait valoir que les banques prêteuses avaient été remboursées, « totalement, avec les intérêts, sans défaillances et sans victimes ». La défense compte aussi se battre pied à pied sur les évaluations des actifs.
Le procès s’annonce technique et des dizaines de témoins sont attendus, dont trois des enfants Trump, Eric, Donald Jr et Ivanka, initialement visée par la plainte mais finalement non poursuivie, ou l’ancien directeur financier de la Trump Organization, Allen Weisselberg, qui a fait de la prison après avoir plaidé coupable de fraude fiscale dans un autre dossier visant le groupe.
Parmi les témoins figurent aussi l’ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, devenu l’un de ses ennemis jurés, ainsi que des employés des banques prêteuses ou du cabinet d’experts-comptables Mazars, qui avait décidé en 2021 de ne plus travailler avec la Trump Organization.
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